Composition de la société réunionnaise

- Les créoles, sont ici chez eux puisqu'ils descendent des premiers arrivants (français et malgaches). Il y a plusieurs souches de créoles: Les "Ptits Blancs" ou "Yabs" aux yeux clairs qui composent la couche populaire, les "Gros Blancs" issus de l'aristocratie locale, et les métisses.
- Les Indiens appelés "Malabars" de religion tamoule. On les retrouve à tous les échelons sociaux.
- Les Musulmans appelés "Z'arabes" de religion musulmane. Ils commercent dans les étoffes et l'habillement.
- Les Chinois "sinois", que l'on retrouve dans le commerce alimentaire.
- Les Noirs appelés "Cafres" d'origine malgache ou africaine.
- Les "Z'oreils" ou "Métros" dont certains, venus pour quelques années seulement en tant que fonctionnaire, ne partirent jamais... Le "Zoréole" est le mélange de zoreille et de créole.
- Les Malgaches qui furent à l'origine de l'occupation définitive de l'île, se sont largement métissés avec les Européens puis les créoles.
- Les Comoriens encore peu nombreux, constituent une émigration récente.

L'île de la Réunion offre un exemple peut-être unique au monde. Son peuple vient de dix endroits différents, de trois continents. Le cocktail de races est subtil. A l'origine, l'île comptait plus d'hommes que de femmes. Dès cette époque, le métissage laisse espérer la naissance d'une colonie modèle, où les préjugés de couleur seraient dès le départ abolis : parmi les épouses potentielles se trouvent de pures malgaches et des métisses portugaises-indiennes venues de Goa.

Et grâce à leur apport, la couleur des enfants va du blanc pur au café foncé.
Mais la Compagnie des Indes encourage et organise la traite des noirs pour des raisons économiques. Les noirs destinés aux Mascareignes sont pris sur la côte orientale d'Afrique, où les trafiquants arabes et portugais sont d'efficaces fournisseurs.

Qualifiés indifféremment de "Kafir", un mot arabe qui signifie infidèle, ces africains appartiennent en réalité à différents peuples parfois issus de très loin à l'intérieur du continent. S'y ajoutent des esclaves malgaches, encore plus nombreux : ils appartiennent à des tribus de l'intérieur que les côtiers razzient dans l'unique but de vendre les prisonniers.

On importe aussi des esclaves indiens mais cela ne sera qu'accessoire : la grande vague indienne sera celle des hommes libres, travailleurs "engagés". Ces nouveaux venus apportent d'autres coutumes, une autre culture. Même fondu dans le moule nationale, des générations après, ils garderont, plus que les africains et malgaches, leur cuisine, leur musique et leur religion, l'hindouisme.

Leurs temples fleurissent sur toute la côte où se concentrent les grandes exploitations sucrières : hommes libres, ils pratiquent librement leurs traditions, même si le clergé local fait des efforts énormes pour les christianiser. Avec eux arrivent quelques autres immigrants, de Chine, d' Annam, voir de Polynésie et d'Australie.

Les Chinois ne donnent guère à satisfaction aux champs mais reviendront bientôt plus nombreux, fuyant les bouleversements politiques de leur pays pour occuper une place originale dans le petit, puis le grand commerce d'alimentation.

Leurs succéderont d'autres Indiens, venus du nord de la péninsule et de religion musulmane, qu'on surnomme les "arabes" et qui occuperont vite une place prépondérante dans le commerce du tissu et vêtements.
L'île acceptera ces nouveaux habitants et les unions interraciales traduiront vite cette acceptation. La multitude d'enfants couleur café au lait montre qu'il n'a pas fallu beaucoup de temps pour que les différences de peau, de coutumes et de religions soient oubliées au profit des élans plus universels de l'amour et de l'amitié.

Métissage de peau, métissage de la langue : le créole est né de la nécessaire simplification du vieux français pour communiquer avec des populations étrangères esclaves et engagées et il a été enrichi par ces mêmes populations. Retenons que le créole réunionnais (cousin mais différent des créoles antillais, mauricien ou seychellois) reste le langage de communication d'une majorité de réunionnais, même si tous s'honorent du meilleur français possible. Le folklore réunionnais est, lui aussi, métissé. Sa veine africaine est représentée par le maloya, lancinante musique des esclaves, rythmée par le '"rouler", gros tambour grave.

L'Afrique a aussi teinté les danses de salons pour donner le séga, qui se danse en couple sur un air joyeux. Humour et romantisme inspirent une création locale abondante et de qualité croissante, dont le rêve est de conquérir, à l'instar des rythmes antillais, toutes les platines laser du monde. En attendant ce jour historique, le visiteur pourra s'initier au séga dans la plupart des hôtels et des discothèques. Il en gardera un certain balancement dans les reins... La Réunion offre ce modèle réussi : celui d'une société métisse et multiraciale équilibrée de 861 210 habitants (souce INSEE 2019), qui a dépassé les barrières de peau. Si les réunionnaises sont aussi jolies, c'est parce qu'elles sont le fruit de cent mélanges.



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