Marie Anne Thérèse Ombline Desbassayns

Madame DesbassynsMarie Anne Thérèse Ombline Desbassayns, née Gonneau-Montbrun, connue sous le nom de Madame Desbassayns ou Madame Desbassyns, est née le 3 juillet 1755 à Saint-Paul et morte le 4 février 1846.

Elle est l'un des personnages les plus célèbres de l'histoire de La Réunion pour avoir été à la tête d'un grand domaine et, par conséquent, de l'une des plus grandes fortunes de l'île, en particulier après la mort de son mari Henri Paulin Panon Desbassayns. Elle est propriétaire foncière de l'île de la Réunion.

Madame Desbassayns vient d’une famille riche, une « femme bien née ». Sa mère décédée en couches, elle hérite du domaine familial et grandit à la Réunion plus précisément à Bellemène et le Guillaume dans les hauts de Saint-Paul, elle reçoit une éducation rudimentaire au Juvénat des frères des écoles chrétiennes, elle sait lire et écrire.

En 1770, alors qu’elle n’a que 15 ans, elle épouse Henri Paul Panon, dit Desbassyns, qui a 23 ans de plus. Ils auront 9 enfants. A sa mort, le 11 octobre 1800, sa femme se retrouve à la tête de plus de quatre cents esclaves et d’un patrimoine très étendu. Le nom Desbassyns vient du fait que toutes les terres étaient situées sur le littoral de Saint-Gilles, où les bassins sont en grand nombre. Le couple fit construire trois propriétés : une à St Gilles les hauts, une à Saint-Paul et une dernière au Bernica (les hauts de Saint Paul).

Le Code noirLes avis sur Madame Desbassyns sont controversés. En effet, c’est à la mort de son mari qu’elle régente le patrimoine foncier et immobilier de la famille.

Elle est d’une grande moralité et d’une ferveur chrétienne, en 1842 elle fait construire la Chapelle Pointue qui servait à sa famille et ses serviteurs.

On dit d’elle que c’est une personne au cœur charitable, Dans sa maison de Saint-Gilles-les-Hauts, elle reçoit les gens malades ayant besoin d’air pur et de soins, les officiers anglais faits prisonniers, les officiers français à leur tour capturés et reçoit même en remerciement, le titre de « seconde providence » par le gouverneur de l’ile, le Baron Milius, qu’elle a également hébergé. Seules les personnalités importantes ou influentes étaient conviées à sa table.

Elle a participé à l’économie réunionnaise en «poursuivant le développement de la canne à sucre, en construisant les usines sucrières, en organisant le négoce avec l'étranger, en s'attachant le service de chimistes réputés pour améliorer les procédés de fabrication », elle a acquis une renommée qui dépasse de loin les frontières de sa petite île.

Le Code noirPour ce qu’il s’agit de ses esclaves, c’en est tout autre. Pourtant élevée par une nourrice de type cafre, elle était très dure et respectée de ses esclaves. Se faisant aimante, tolérante, permettant à certains esclaves d’aller rejoindre leurs femmes le soir à l’autre bout de la propriété, agréable tant que les esclaves étaient obéissants.

Elle pouvait tout offrir sauf la liberté. Elle se montre pourtant intraitable avec ceux qui, pour elle, ne travaillent pas assez. La priorité étant le rendement et la servitude à l’extrême. Elle a pu, en toute impunité, appliquer le code noir de 1723 qui autorise les châtiments corporels. Le Code noir légitime les châtiments corporels pour les esclaves, y compris des mutilations comme le marquage au fer, ainsi que la peine de mort (art. 33 à 36, et art. 38 : Tout fugitif disparu pendant un mois aura les oreilles coupées et sera marqué d'une fleur de lys avant d'avoir le jarret coupé en cas de récidive, et condamné à mort à la deuxième récidive), peines qui existaient aussi en métropole dans les usages répressifs de l'époque.

Elle est inscrite dans les mémoires comme la sorcière, la gran'mère kale. Différentes histoires circulent quant à sa cruauté. Les cachots de la Rivière-des-Pluies viennent renforcer cette image. Paradoxalement, dans les archives de Bourbon, on parle de « 400 serviteurs qui l’adoraient ».

Deux ans avant sa mort, le Pape Grégoire XVI lui adressa une lettre apostolique pour la remercier de son soutien aux missionnaires de Bourbon. Deux ans plus tard, le 20 décembre 1848, les esclaves étaient libérés (nouvelle annoncée par Sarda Garriga).

La Chapelle Pointue - Saint-Gilles-les-HautsUne page de l'histoire de l'île était définitivement tournée. Elle fut enterrée à Saint-Paul. Ses restes furent transférés à la chapelle pointue en 1866 où les touristes se recueillent désormais. Il est dit que Dieu alors se mit dans une colère noire, et un violent orage s'abattit sur l'endroit, la nuit même. Un éclair aurait traversé la chapelle, fracassé la pierre tombale et emmené le corps de Madame Desbassayns et son âme au fond du volcan de la fournaise ou le diable l'attendait.

Depuis, il ne cesse de la fouetter en lui criant : "Chauffe Madame Desbassayns, chauffe..."



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