Philippe Émile Jullien - Gouverneur de l'île

Philippe Émile Jullien
Du 18 janvier 1910 Au 17 septembre 1910

Philippe Émile Jullien est né le 10 juillet 1845, à Mer dans le Loir-et-Cher.

Jeune avocat il est inscrit au barreau de Blois.

Il rentre en politique avec des opinions démocratiques, et devient conseiller général de Loir-et-Cher pour le canton de Mer.

Il collabore au journal La Lanterne, journal, hebdomadaire, satirique dirigé par Henri Rochefort.

6 avril 1879, il se présente aux éléctions législatives dans la première circonscription de Blois, en remplacement de M. Dufay, nommé sénateur, il est battu par 4 912 voix contre 8 316 à M. Deniau.

27 février 1881, il se représente à Romorantin pour un autre élection parteille suite au décès de M. Lesguillou. Il est élu député par 6 108 voix, sur 10 959 votants et 14,869 inscrits, contre 4,690 voix à M. Durand.

il prend place à gauche parmi les radicaux, obtient le renouvellement de son mandat aux élections générales du 21 août suivant, par 6 568 voix sur 11,712 votants et 15,274 inscrits, contre 4,937 à M. Duraud.

4 octobre 1885, il se présente sur la liste républicaine de Loir-et-Cher, il est élu député de ce département, le 1er sur 4, par 41 970 voix sur 63,751 votants et 80,555 inscrits.

1889, il est élu à Romorantin au second tour avec 6 893 suffrages sur 13.561 votants, contre M. Durand 6 599 voix.

1893 et 1898, il se représente, il est battu les deux fois au premier tour.

15 janvier 1901, il est nommé gouverneur de Saint-Pierre-et-Miquelon, pour des raisons de santé il rentre en France en 1902.

4 novembre 1904, il est nommé gouverneur des Etablissements français d'Océanie et reste à Tahiti jusqu'en mars 1907. Sa santé l'oblige à demander sa mise en disponibilité.

1908, il est fait chevalier de la Légion d'honneur.






Le navire l'Adour qui amène le nouveau gouverneur Philippe Émile Jullien, ce bateau fait naufrage sur les rivages de Bois Rouge, La Réunion, en janvier 1913.





Philippe Émile Jullien est nommé gouverneur de La Réunion, il arrive à la colonie, le mardi 18 janvier 1910 à bord de l'Adour avec son chef de cabinet M. Guilhermet.

Les républicains locaux lui font un accueil délirant, avec à son arrivé au Port un discours du maire de la ville, Saint-Ange Doxile. Discours patriotiques également du président de l'Action Républicaine, le Docteur Azéma et du Vénérable de la Loge de l'Amitié, M. Jules Palant. L'éditorialiste du journal républicain réunionnais Le Peuple, annonçant son arrive avait écrit " ... son passé est plein de promesse pour l'avenir... ".

Accueil moins chaleureux à Saint-Denis où le maire de Saint-Denis Le Cocq du Tertre et celui de Saint-Pierre Germain Choppy font des allusions appuyés à l'appaissement réussi par son prédécesseur, ils sont suspicieux " on le dit chargé par le ministre des Colonies Georges Trouillot de la laïcisation totale de La Réunion.

Les législatives de 1910 :

L’ouverture de la campagne de 1910 voit s’affronter les candidats suivants :

- dans la première circonscription, Lecocq du Tertre, maire de Saint-Denis, contre le député sortant Lucien Gasparin.
- dans la seconde circonscription, Georges Boussenot, homme de gauche, contre Archambaud, successeur de François de Mahy.

Philippe Émile Jullien, intervient dans le déroulement de la campagne, en effet le gouverneur fait savoir clairement qu’il souhaite l’élection de Lucien Gasparin et de Georges Boussenot, candidats du ministre, comme il se plaît à les qualifier dans une lettre envoyée à plusieurs maires.

Le 17 mars 1910, le gouverneur Jullien dissout le conseil municipal de la Plaine-des-Palmistes, à la suite d’un long conflit entre ce dernier et l’administration. Il faut donc le 10 avril procéder à de nouvelles élections municipales qui donneront lieu à des fraudes manifestes. Certains électeurs de la Plaine-des-Palmistes protestent et organisent une manifestation contre ces tricheries. Le procureur de la République, Allard, dévoué au gouverneur, fait arrêter quatorze habitants, dont un huissier, M. Constant. Ils seront jugés, le 12 avril, au palais de justice de Saint-Denis.

Le 12 avril 1910 beaucoup de gens se retrouvent à la gare pour attendre l’arrivée du train dans lequel se trouvent les inculpés. Une manifestation est organisée par M. Lecocq du Tertre, maire de Saint-Denis et par de nombreux conseillers municipaux ; les employés de la mairie avaient même reçu congé à cet effet. A l’arrivée du train, la foule composée de cinq cents individus environ se mit à manifester bruyamment, M. Lecocq se tournant vers la foule s’écria : " Et maintenant, mes amis, allons protester auprès du chef de la colonie et exiger de lui la mise en liberté immédiate de Constant ".

Dans un rapport qu’il adresse au ministre des Colonies, le gouverneur Jullien donne sa version des événements et fait état du traitement que la foule lui a infligé :

" ...au milieu des cris, de la bousculade grandissante et sous l’œil indifférent sinon approbateur de M. le Maire, j’ai tenu tête à l’orage pendant trois quarts d’heure environ, nu-tête sous le soleil, des poings brandis vers mon visage. "Enfin il advint ce qui devait arriver... Violemment entraîné dans les marches, succombant à la fatigue, à moitié dévêtu, je me suis arraché, sans savoir comment, aux mains de ceux qui me tenaient et je me suis retrouvé au haut de l’escalier pour voir M. Dubarry luttant contre cinq ou six individus qui criaient " A mort " et l’ont grièvement contusionné... "

La sanction tombe le lendemain, le Conseil municipal de Saint-Denis est dissout. Il n’y aura donc pas de conseil municipal pour les élections législatives et Saint-Denis sera administrée jusqu’à cette date par une commission administrative.

Le 24 avril arrive " Jamais de mémoire d’homme, on n’aura vu de pareilles élections ", écrit la presse dès le lendemain.

Plusieurs incidents sont venus émailler le déroulement du scrutin. Élection de Gasparin, dans la première circonscription. Dans la seconde, Archambaud, candidat de l’opposition, est reconduit à son siège.

Le scandale des élections va dépasser les rivages de la colonie et sera porté à Paris. Les conséquences sont immédiates : le secrétaire général du gouvernement, Albert Antoine Baptiste Dubarry et le gouverneur Philippe Émile Jullien sont mis en disponibilité et quittent La Réunion le 2 juillet 1910, par le Natal.

En septembre 1910, arrive le nouveau gouverneur de La Réunion François Pierre Rodier, il prend ses fonction le 18 septembre 1910.

Philippe Émile Jullien de retour à Paris abandonne la carrière coloniale et meurt deux ans plus tard le 24 juillet 1912 à Paris à l'âge de 67 ans.

Gouverneur suivant : François Pierre Rodier



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